Accueil > Actualités > Maladie Hémorragique Epizootique
Découvert pour la première fois aux États-Unis en 1955, le virus de la maladie hémorragique épizootique (MHE ou EHD) affecte principalement les cerfs de Virginie et les bovins domestiques. Le virus s’est depuis répandu en Asie, en Australie et en Afrique, et pour la première fois en Europe fin 2022. Plusieurs troupeaux de bovins ont été touchés en Italie et en Espagne.
Les premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été déclarés en France en septembre 2023 dans des élevages de bovins du sud-ouest.
Depuis juin 2024, plus de 780 foyers de MHE ont été recensés en France dans des élevages à la faveur de la reprise de l’activité vectorielle (c’est-à-dire des culicoïdes).
Un arrêté ministériel du 25 octobre 2023 a été publié fixant les mesures de surveillance, de prévention et de lutte vis-à-vis de la maladie hémorragique épizootique ; ainsi que son instruction technique 2024-398.
Qu’est-ce que la MHE ?
La maladie hémorragique épizootique (MHE) est une maladie virale affectant les ruminants sauvages (notamment les cervidés) et domestiques (bovins et dans une moindre mesure les petits ruminants). Le virus est transmis entre les animaux par des insectes piqueurs hématophages du genre Culicoides.
La MHE provoque des signes cliniques très proches de ceux de la fièvre catarrhale ovine (FCO), notamment fièvre, amaigrissement, lésions buccales et difficultés respiratoires ; elle génère une très faible mortalité.
Cette maladie n’est pas transmissible à l’Homme.
Existe-t-il un vaccin ?
Le 6 août 2024, le Ministère de l’Agriculture a annoncé qu’un vaccin efficace contre la MHE avait obtenu une autorisation temporaire d’utilisation. Il est disponible depuis mi-septembre. Le laboratoire commercialisant ce vaccin indique que la vaccination concomitante FCO et MHE n’est pas recommandée en l’absence de données sur les interactions possibles.
Il convient de contacter son vétérinaire afin qu’il prenne en compte la situation sanitaire de l’élevage.
Quelles sont les conséquences réglementaires de l’apparition de cette maladie en France ?
La MHE est une maladie réglementée au niveau européen et à déclaration obligatoire. Tout signe clinique évocateur de cette maladie doit être signalé au vétérinaire, ou à la DDecPP.
Les pays impactés ont l’obligation d’instaurer des mesures de surveillance et de prévention afin de suivre l’évolution de la maladie dans l’espace et dans le temps.
Une zone dite régulée est délimitée pour tous les établissements (lieux de détention de bovins, d’ovins, de caprins ou cervidés à l’exception des centres de rassemblement) situés dans un rayon de 150km autour des foyers. Celle-ci sera mise à jour toutes les semaines selon les nouveaux foyers déclarés.
Pour les mouvements d’animaux entre Etats Membres, les animaux originaires d’établissements situés en zone régulée ne peuvent être expédiés vers un autre Etat Membre que pour abattage, sauf vers l’Espagne et l’Italie.
En effet, l’Espagne accepte depuis le 10/10/2023 les animaux français issus de la zone régulée MHE vers les parties de son territoire réglementées pour la MHE (soit toute l’Espagne sauf les Canaries et les îles baléares) avec une visite vétérinaire réalisée dans les 24h avant le départ et exclusion des animaux ayant des signes cliniques.
Pour les animaux issus de la zone régulée française vers la zone indemne espagnole ou italienne, les mouvements sont à nouveau autorisés selon les conditions suivantes :
Désinsectisation des animaux pendant au moins 14 jours
Réalisation d’un prélèvement en vue d’une analyse PCR
Mouvements possibles en cas de résultat favorable à l’analyse PCR MHE, dans un délai maximal de 14 jours après le prélèvement
Désinsectisation des moyens de transport
Absence de signes cliniques de MHE
Les mouvements d’animaux issus de la zone non régulée MHE sont possibles vers les pays européens (sous réserve de respecter les autres obligations sanitaires).
Au sein de la zone régulée, les mouvements d’animaux sont possibles vers un abattoir, une autre exploitation ou un centre de rassemblement situés dans la zone.
Les sorties de la zone régulée sont possibles sous condition de désinsectisation des moyens de transport avant départ :
. directement vers un abattoir en France ou dans un autre Etat Membre, sous condition d’abattage dans les 24 heures,
. depuis une estive vers une zone non régulée, si les animaux sont protégés contre les attaques de vecteurs par un insecticide juste avant de monter dans le moyen de transport pour le retour,
. vers un centre de rassemblement ou une exploitation situé en zone non régulée après application d’un insecticide 14 jours au moins avant leur départ ; et après réalisation d’un prélèvement sanguin au moins 14 jours après la désinsectisation de l’animal attestant que l’animal n’est pas porteur du virus et au maximum dans les 14 jours avant le départ. L’attestation de désinsectisation et le résultat d’analyse doivent accompagner les animaux.
Par dérogation aux mesures citées précédemment, les veaux, agneaux et chevreaux âgés de moins de 70 jours peuvent sortir de la zone régulée vers un atelier d’engraissement en bâtiment situé en dehors de la zone régulée, sous ces conditions :
aucun animal du troupeau ne présente de signes cliniques le jour du départ,
les animaux et les moyens de transport sont désinsectisés avant la sortie de la zone,
les animaux peuvent être allotés uniquement en centre de rassemblement situé dans la zone régulée,
les animaux sont destinés uniquement à l’abattage en France après une période d’engraissement en bâtiment fermé,
le bâtiment de destination a été désinsectisé avant l’arrivée des animaux.
Les introductions d’animaux dans des exploitations situées en zone régulée ne sont pas interdites, mais une fois entrés dans la zone, les animaux sont soumis aux conditions citées précédemment.
Sources : ANSES, Ministère de l’Agriculture