Accueil > Documentation > Maladies > Porcins > Peste porcine classique
Espèces infectées | Porcs domestiques et sangliers (suidés) N’est pas transmissible à l’homme |
---|---|
Symptômes | Forme aigue : atteinte brutale de tous les organes (maladie rouge) et mortalité Forme subclinique ou asymptomatique : baisse de production |
Transmission | Contact direct avec un animal infecté Matériel et enclos contaminés Ingestion de viandes issues d’animaux infectés Forte persistance dans l’environnement |
Impact | Très fort impact économiqu |
Situation épidémiologique | Circulation à bas bruit chez les sangliers en Europe de l’Est et dans l’Est de la France Dernier foyer en France en 2002 |
Catégorie | ADE (surveillance, déclaration et éradication immédiate obligatoire) |
La peste porcine classique (PPC) est répandue sur l’ensemble du globe. Dans les années 1990, des épizooties majeures se sont déclarées aux Pays-Bas (1997), en Allemagne (1993-2000), en Belgique (1990, 1993 et 1994) et en Italie (1995, 1996 et 1997). Elle est actuellement enzootique chez les sangliers et/ou porcs domestiques dans bon nombre de pays d’Europe de l’Est.
La France est indemne de PPC depuis 1993. Depuis, la France est confrontée à des foyers sauvages persistants de PPC qui évoluent à très faible prévalence dans deux zones forestières distinctes comprenant les départements du Bas-Rhin et de la Moselle. Un foyer a été détecté en Moselle en avril 2002.
L’infection peut être aiguë ou chronique et se présente sous diverses formes, allant de la forme grave, avec un taux de mortalité élevé, à bénigne, voire inapparente.
La forme aiguë de la maladie touche les porcs de tous âges et se manifeste par une fièvre, une tendance à l’entassement des animaux malades, une perte d’appétit et de tonus, un affaiblissement, une conjonctivite, une constipation suivie de diarrhée et une démarche titubante. Quelques jours après les premiers signes cliniques, les oreilles, l’abdomen et la partie proximale des membres peuvent prendre une coloration pourpre. Les animaux atteints d’une infection aiguë meurent en une ou deux semaines.
Dans les formes graves, les manifestations cliniques ressemblent beaucoup à celles de la peste porcine africaine.
La peste porcine classique (PPC), appelée aussi choléra du porc (hog cholera), est une maladie virale contagieuse des suidés domestiques et sauvages. Elle est causée par un Pestivirus de la famille des Flaviviridae étroitement apparenté aux virus de la diarrhée virale bovine (BVD) et de la maladie de la frontière (Border disease) chez les ovins. Il existe un seul sérotype du virus de la PPC.
Les signes cliniques étant très variables et pas forcément spécifiques de la PPC, le diagnostic de la PPC se fait en laboratoire pour détecter les anticorps ou le virus lui-même.
Les animaux infectés excrètent le virus par la salive, les sécrétions nasales, l’urine et les fèces. Le virus se propage à la suite de contacts direct ou indirect par des véhicules, des enclos, des aliments pour animaux ou des vêtements contaminés. Les animaux porteurs chroniques (dits « infectés persistants ») ne présentent pas nécessairement de signes cliniques mais ils excrètent le virus par les fèces. Les truies infectées transmettent l’infection au fœtus ; les porcelets disséminent ensuite le virus pendant plusieurs mois.
Le virus de la PPC survit longtemps dans la viande de porc et dans les produits transformés à base de viande de porc : plusieurs mois dans la viande réfrigérée, et plusieurs années dans la viande et les produits surgelés. Les porcs peuvent contracter la maladie suite à l’ingestion de viande de porc ou de produits dérivés infectés.
L’homme n’est pas sensible au virus de la PPC.
En raison de signes cliniques souvent frustes et de l’absence de signes spécifiques, l’infection peut passer inaperçue, que ce soit chez des sangliers sauvages ou des porcs domestiques, et être détectée avec plusieurs semaines de retard, rendant difficile la surveillance et le contrôle de cette maladie.
En cas de foyer dans une zone précédemment indemne, l’abattage sanitaire est pratiqué ainsi que la détection précoce des cas, le contrôle des déplacements d’animaux, l’élimination des cadavres et le nettoyage et la désinfection.
La vaccination orale des sangliers a été pratiquée en France, mais est très largement controversée car elle est suspectée de « cacher » la véritable circulation virale (elle induit des réactions croisées entre le virus sauvage et le vaccin).
Source : OIE - ANSES